
Si le roman a marqué un tournant dans la littérature de l'époque c'est probablement par son ton irrévérencieux, et plus encore par son écriture déchaînée, accumulant les parenthèses, les expressions familières, les blagues potaches, les mots-valise… Parce que l'histoire en elle-même est assez plate. Et que l'illustration de couverture fait imaginer tout autre chose ! Donc, "X" discute avec son père et sa mère, qu'il appelle par leurs prénoms (Humberto, Violeta) comme s'ils l'avaient adopté. Il rudoie son frère, engueule son chien, glande dans le jardin, ou zieute les fesses de Carlota, la bonne de dix-sept ans ou dix-huit ans, téléphone à ses potes, les retrouve, s'imagine plein d'aventures avec eux, ou avec les délégués étudiants de la fac' où il est allé pour s'inscrire. En attendant de retourner flirter avec Queta qui est bien plus délurée que la bonne, et sans doute au moins aussi à l'ouest que le narrateur.
Donc une lecture tonique, malgré le caractère daté de cette "onda", cette vague de nouveautés pétillantes vécues par Mexico avant la tragédie d'octobre 1968. (Titre original "De perfil" –de profil– En France 1ère parution en 1994 - voir n°5 du "Matricule des Anges".)
José AGUSTIN
Mexico midi moins cinq
Traduit de l'espagnol par Jean-Luc Lacarrière
Minos / La Différence, février 2009, 477 pages.