Ingres, le spécialiste
Ingres est un grand utilisateur du miroir pour compléter le portrait. Il est ainsi aussi attentif au visage qu'à la nuque. C'est un moyen de magnifier la personne. Une spécialité bien connue de Jean-Auguste-Dominique INGRES (1780-1867)!
![](https://idata.over-blog.com/0/21/89/67/louvre/ingres-1815-sennones-nantes.jpg)
![](https://idata.over-blog.com/0/21/89/67/louvre/ingres-mme-moitessier.jpg)
Et en dehors d'Ingres ?
Voici trois artistes, peut-être moins inventifs qu'Ingres quant à l'emploi du miroir. James Tissot, un français surtout actif dans l'Angleterre victorienne, et deux américains : Whistler et Mary Cassatt,
James TISSOT - Portrait à la veste rouge - 1864
WHISTLER -Symphony in white n°2 (The little white girl) - 1864
Mère peignant son enfant, 1879
![](https://idata.over-blog.com/0/21/89/67/louvre/mary-cassatt-c1899-mere-enfant-miroir-ovale.jpg)
![](https://idata.over-blog.com/0/21/89/67/mary_cassatt_m__re_portant_un_tournesol_sur_sa_robe_1905_nga_wash.jpg)
La psychanalyse s'est penchée sur cette question. Un article de Wikipedia expose clairement ce "stade du miroir" notamment avec les explications de Jacques Lacan (avec un utile schéma illustratif). [Merci au professeur V. Jorge de l'Université de Porto.]
Le portrait suivant, œuvre Karl Brulloff, aurait pu figurer dans la deuxième partie du dossier (cf. miroir, mon beau miroir…) J'ai voulu en le plaçant ici, varier le dispositif, car les modèles qui précèdent ne se regardaient pas dans le miroir.
![](https://idata.over-blog.com/0/21/89/67/karl_brulloff_svetlana_guessing_on_her_future._.jpg)
Art Museum de Nijni Novgorod
A part le cas d'un autoportrait, on dirait que le sujet masculin est absent de cette thématique. Eh bien, non.
Les hommes aussi
![](https://img.over-blog-kiwi.com/0/53/84/41/20190519/ob_d9dcb9_j-e-liotard-1763.jpg)
"Lord Bute, qui a commandé ce portrait en souvenir du Grand Tour de son fils, en a été si ravi qu'il a payé à l'artiste deux fois le prix convenu. Lord Mountstuart, 19 ans, exsudant la confiance en soi d'un jeune aristocrate, s'appuie contre un manteau orné de vêtements français somptueux: un costume d'hiver fourré en soie turquoise, un col et des manchettes en dentelle, des bas en soie blanche chaussures à boucle de diamant. Jean-Etienne LIOTARD (1702-1789) a représenté le noble charismatique anglais dans un cadre élégant - une reconstitution d'un salon à Genève doté de meubles rococo tels que des sabliers décorés de chérubins et d'un paravent chinois servant à arrêter les courants d'air froid. Au-dessus du manteau, Liotard dépeint le beau profil de Mountstuart et sa posture digne dans un miroir doré. Lord Mountstuart et, dans une moindre mesure, son reflet, sont fortement représentés et se projettent en avant par rapport aux objets environnants, qui sont flous pour créer cette illusion d'optique. Ce portrait est l’un des plus grands pastels jamais peints par Liotard et le seul à montrer un sujet complet dans un intérieur méticuleusement décrit. Ses effets habiles d'échelle, de format et d'illusion défient le médium conventionnel de la peinture à l'huile, et Liotard lui-même considère l'œuvre comme un chef-d'œuvre." (Extrait de : Google Art and Culture. Présentation du Musée Getty.)
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