Le film de Pablo Trapero (2006 - 100 min) nous entraîne de Buenos-Aires en Patagonie. Santiago est décorateur et ses affaires marchent bien, de même que son couple. En se rendant dans la maison de campagne de sa mère, il a un accident de voitures. Il crie "Jose" (le nom de sa fille) au moment où sa voiture prend feu —et : plan noir.
• Puis blanc : on se retrouve en train d'atterrir à l'autre bout de l'Argentine, sur un aéroport désolé d'une Patagonie enneigée et désertique. Là, Santiago travaille comme modeste employé. Il est alors l'un de ces "NYC", c'est-à-dire, nés-et-grandis au Nord qui viennent travailler temporairement au sud du pays. Contrairement à ce que je pensais au vu du pitch, —et à ce qu'on a pu lire ici ou là dans la presse— la "disparition" n'a pas ici de véritable connotation politique (cf. les années de la dictature avant 1985) puisque l'action se passe dans l'Argentine de 2005.
• Le réalisateur nous montre que Santiago ne va pas bien : sa barbe a poussé, il se réveille pour vomir, il tente de joindre au téléphone Victoria sa mère. Il demande à parler à Jose. Ce n'est jamais possible. Il raccroche. Cela à plusieurs reprises. Il ne prend pas non plus les communications qui lui sont adressées sur le portable de son camarade —qui est lui anxieux de devenir père (comme Pablo Trapero l'a dit au public après la projection). Après une hallucination lors d'une partie de chasse, Santiago raconte à son confident le peu qu'il sait de son accident et de sa fuite hors de l'hôpital. Il est alors convaincu qu'il faut revenir à Buenos Aires pour tout savoir. On l'a compris, Josefina était morte dans l'accident.
Dernier plan et happy end quand même : de retour à Buenos Aires, il retrouve Millie son épouse. Un film vraiment intéressant. Et en rien touristique sur la Patagonie.
• Nacido y Criado : Film de Pablo Trapero. 2006 - 110 min.