Léon (Michaël Abiteboul) est un parisien timide, solitaire et presque antipathique. Il ne travaille pas et n'a pas de relation sociale. Il s'occupe seul de sa mère gravement malade, jusqu'à son décès qui ne semble guère l'émouvoir. Il lit le courrier de ses voisins, écoute leurs conversations, et passe son temps à suivre les allées et venues des gens dans une station de métro ou une gare. Un jour, il rencontre Lola (Lola Dueñas) qui vient de s'installer à l'appartement au-dessus du sien et désormais il ne la quitte plus des yeux. Il la suit dans sa vie quotidienne et jusqu'à la côte normande puis en Espagne jusqu'à son pittoresque village natal dans la Mancha. Toujours en gardant sa distance. Toujours en prenant des notes dans un cahier d'écolier. Quand Lola se retrouve à l'hôpital, il se fait passer pour son mari et vient s'occuper d'elle comme il le faisait auparavant pour sa mère. Quasi mécaniquement. Claquemuré en lui-même comme s'il n'habitait pas une vraie personne.
Le spectateur s'aperçoit vite que le travail du dialoguiste a été ramené à sa plus simple expression. On s'ennuie tout de même pendant près d'une heure avant de finir par trouver un certain intérêt au cas de ce névrosé de Léon. On attend qu'il se passe enfin quelque chose entre Léon et Lola. Y compris quand elle sort du coma. Peine perdue. Léon reste prisonnier de lui-même. "Minimaliste" est un bien grand mot pour qualifier l'ensemble. Quant à la photographie, quelques plans intéressants, par exemple quand Léon, passif, regarde Lola se faire draguer dans un bar. En 2006 l'Espagne ayant célébré Cervantès et Don Quichotte, le réalisateur nous fait cadeau d'une vue panoramique rapide sur les moulins à vent de la Mancha.
Javier Rebollo : Ce que je sais de Lola
(Lo que sé de Lola) 1h 53 — 2006
Film présenté au 17è Festival du cinéma espagnol, Nantes, mars 2007
• Prix du jury •