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Présenter brièvement mais efficacement un sujet a toujours été la force de la collection Que sais-je ? Le petit volume de Pascal Perrineau, professeur à Science-Po Paris, répond pleinement à ce besoin, quitte à compléter la lecture par des ouvrages plus approfondis comme celui de Pierre Rosanvallon déjà chroniqué ici.

 

Pascal Perrineau se penche d'abord sur la nature du populisme, que de nombreux ouvrages de science politique ont étudié surtout à partir de 2000, depuis que l'opposition entre « eux » les élites et « nous » le peuple semble devoir davantage répondre aux passions ambiantes. Mais qu'est-ce que le « peuple » et qu'est-ce que les « élites » ?

 

Il est plus simple de mesurer le phénomène : la montée du populisme a été régulière dans les pays de l'Union Européenne depuis les années 1980 et les élections européennes de 2019 permettent de faire le point à la veille de la crise sanitaire. De 2014 à 2019 la droite populiste radicale est ainsi passée de 118 à 161 sièges au Parlement ; mais à ce niveau européen il n'en résulte aucune force constructive car ces élus populistes se sont éparpillés entre à peu près tous les groupes de l'assemblée, seulement des éléments de division et une série de voix critiques. En revanche, au sein des différents Etats membres, les populistes ont pu accéder au gouvernement ou en influencer les choix par leur poids dans l'opinion. Le Brexit en est le meilleur exemple, ainsi que plusieurs pays centre-européens comme la Hongrie de Viktor Orban. Hors d'Europe, le populisme est important dans l'histoire récente de l'Amérique latine, il a été illustré par la présidence de Donald Trump et d'autres leaders de par le monde relèvent du populisme.

 

Abordant les ressorts du phénomène populiste, l'auteur examine les malaises provoqués par la désindustrialisation, le multiculturalisme, l'immigration et bien sûr la mondialisation. La diabolisation de l'Union Européenne joue aussi, ainsi qu'une « fatigue de la démocratie » même dans des pays qui l'ont inventée.

 

Un peu partout un désir d'autorité et de sécurité pousse à conclure que le populisme sera un mouvement durable tant que les citoyens ne se sentiront pas mieux écoutés et représentés, à la fois dans leur identité et leur diversité.

 

Pascal Perrineau. Le Populisme. Que sais-je ? n°4161. 2021.

 

Tag(s) : #ESSAIS
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