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« À quatorze ans j'étais pensionnaire dans un collège de l'Appenzell. En ces lieux où Robert Walser avait Jaeegy.jpgfait de nombreuses promenades lorsqu'il se trouvait à l'asile psychiatrique, à Herisau, non loin de notre institution. Il est mort dans la neige.»

L'adolescence et la mort se mêlent dans ce récit d'une pensionnaire du "Töchterinstitut". Une pension privée près du lac de Constance, mais loin de Genève où le père de la narratrice vit à l'hôtel, et plus loin encore du Brésil où vit sa mère. L'adolescente est encore classée parmi les "petites", mais ses amies qui ont un an ou deux de plus qu'elle figurent parmi les "grandes". Un thème fort du livre est son va-et-vient entre Frédérique — froide, austère, rigide, refusant tout contact charnel, — et Madeleine nettement plus exubérante voire frivole. Un autre est la découverte progressive de la vraie nature de Frédérique, sa nature austère cache difficilement une attirance morbide que la narratrice découvrira mieux après leurs années bienheureuses. Ce n'est pas pour rien que le récit commence par évoquer l'asile du poète. Ce court roman, quatrième des publications de l'auteure née à Zurich et devenue milanaise, vaut beaucoup pour son écriture lapidaire, simple et dépourvue de détails superflus.

Fleur JAEGGY  :  Les années bienheureuses du châtiment

Traduit de l'italien par J.-P. Manganaro. Gallimard, 1992, 104 pages. — Folio, 2005.

 

 

Tag(s) : #LITTERATURE ITALIENNE
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