Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

L'ÉTOILE IMAGINAIRE de Gianni AMELIO (2006, 100 min, et sorti en DVD) a une fin ouverte fréquente au cinéma : les deux personnages principaux se retrouvent sur les quais d'une gare. En Chine !

Le premier rôle masculin est joué par Castellito : c'est Vincenzo Buonavolontà (!) le chef d'entretien célibataire d'une usine vendue aux Chinois. Le premier rôle féminin est tenu par Tai Ling : c'est Liu, la jeune interprète. Comme Cora à travers l'Italie, elle va le suivre à travers la Chine, en empruntant non seulement le train, mais le camion, ou le bateau. Tribulations d'un Italien en Chine…

Lorsque les Chinois achètent le haut-fourneau, Vincenzo repère une pièce défectueuse. Il en avertit l'acheteur et lui promet la solution. Quelque temps plus tard, le voilà en Chine avec la pièce magique. Les coordonnées données par l'acheteur ne permettent pas de retrouver l'usine ! Alors il retrouve l'interprète venue en Italie lors de l'acquisition des équipements sidérurgiques. Et ils partent à la recherche du bon haut-fourneau. Vu la puissance de la sidérurgie chinoise d'aujourd'hui, c'est quasiment rechercher une aiguille dans une botte de foin.

Le film d'Amelio est intitulé en italien "La stella che non c'è" : c'est-à-dire plutôt manquante qu'imaginaire... Les étoiles du drapeau chinois sont sensées signifier des valeurs (honnêteté, solidarité, etc) . Quelle est celle qui manque ? Un certain humanisme, un certain respect de l'autre. Et ce n'est pas la mondialisation source de délocalisations qui est ici critiquée ; cela me semble une énorme contre-sens. Nous avons avec ce film un apologue évident. La pièce défectueuse ne présente aucun intérêt en elle-même ; ce n'est qu'un moyen pour expliquer la quête, et les transformations que subissent Vincenzo et Liu. Jusqu'à leur rapprochement final en une fin ouverte…

stella_che_non_c_e_230.jpgJ'ai vu aussi un côté "Connaissance du Monde" dans ce film qui nous emmène à Shanghai, à Wuhan, à Chongqing, puis au village natal de Liu, puis à Petaouchnok, en plein Far West chinois. On remonte aussi le temps : du XXIe siècle shanghaïen au XXe à Wuhan, au XIXe à Chongqing (avec les familles vivant dans l'usine), au moyen-âge dans le village natal de Liu. C'est aussi la Chine en chantier qui ne dort jamais longtemps, le travail de nuit sur les chantiers de Pudong (au début), les chantiers miniers, routiers, ferroviaires de l'Ouest profond, une atmosphère de quasi-western (vieilles locomotives…), mais aussi la Chine de l'enfant unique (les autres sont abandonnés, clandestins dans leur pays ce sont les "enfants noirs"), la Chine des travailleurs migrants, les mindong, etc, mais pas des droits de l'homme. C'est cette étoile-là qu'il faudrait vite ajouter au drapeau chinois.

 
Tag(s) : #AU CINEMA, #ITALIE
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :