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Dalembert-Crayon-Bon-Dieu.jpegÀ lire ce roman truculent, légèrement décoré d'expressions populaires, on se réjouit de voir vivre un petit peuple bigarré et joyeux, riche seulement de ses surnoms et de sa bonne humeur. Comme dans "L'Autre face de la mer", l'action se passe à Haïti (Salbounda dans le roman) à l'époque du dictateur Duvalier (l'Honorable) et de ses sbires (les chacals-à-lunettes) qui font régner la terreur. Mais il ne s'agit pas d'un roman politique. Plutôt d'une quête. Le narrateur est venu retrouver un ami disparu et les lieux de son enfance.

Au centre du récit rêvé et remémoré, la vie de Faustin, natif de Trou-Coucou, échoué dans le bidonville de Brooklyn et devenu "shiner" sur le bord de mer de Port-aux-Crasses. Sous l'effet de l'alcool, le fidèle client du "P'tit démêler sou l'acajou" où l'on sert le trempé devient "Faustin Ier nègre de Yaguana", et  s'emporte contre tout quidam dépenaillé — «Respectez le vouvoie… petit malappris !» Sauf contre le petit-fils de dame Pont-d'Avignon, un gamin orphelin dont une carcasse de Peugeot 304 constitue le repaire. Entre l'enfant et Faustin, seul le coq de grannie Vénus crée une dissension. Mais quand la famille du gamin déménage pour un autre quartier, c'est la fin brutale d'une étonnante complicité.

 

• Louis-Philippe Dalembert - Le crayon du bon Dieu n'a pas de gomme
Le serpent à plumes, 2004, 267 pages (Stock 1996)
 
                  • Autre fiche sur Dalembert : L'autre face de la mer
Tag(s) : #ANTILLES - CARAIBES
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