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Bien que publiés en 1982, ces récits font encore sens aujourd'hui. Certains relatent de simples faits divers, d'autres évoquent des drames plus personnels ; mais tous illustrent différentes formes de la souffrance humaine.

 

Les adolescents paient le prix fort. Confrontés à l'errance solitaire, à l'ennui, à la précarité, ils rêvent de fuites sans retour. Mais la réalité leur coupe les ailes. Martine meurt écrasée par un camion (La Ronde), Pouce et Poussy fuguent et sont arrêtées (La grande vie), Ariane se fait violer dans une cave (Ariane)... Gérard Estève et Annah se réfugient dans des bâtisses en ruine où ils retrouvent leurs souvenirs d'enfance, mais promoteurs et engins de chantier les en arrachent (Villa Aurore et Orlamonde).

 

Les adultes n'ont pas meilleur sort. Liana accouche seule avec son chien dans son mobile-home (Moloch) ; Miloz l'émigré passé en France préfère retourner près de Lena (Le passeur) ; l'amoureux d'Anna se suicide, comme elle un an avant au volant de sa voiture (Le jeu d'Anne).... Tous éprouvent le même sentiment d'étrangeté, l'impression de n'être nulle part à leur place.

 

On voit déjà apparaître dans ce recueil certains des grands thèmes de Le Clézio, outre le rejet de la vie urbaine et l'appel des espaces naturels qu'il a connus dès l'enfance.

 

• J.M.G. Le Clézio : La Ronde et autres faits divers. - Gallimard, 1982. Folio n°2148, 281 pages.

 

 

Tag(s) : #LITTERATURE FRANÇAISE, #NOUVELLES
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