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  Le Muséum d'histoire naturelle, selon l'antique expression, n'est-il pas un lieu plein de mystères ? À fortiori quand un collaborateur, factotum du directeur Langlois, est retrouvé empaillé, ou mieux, naturalisé, debout dans une réserve du sous-sol ? À travers les monologues d'un agent boiteux et proche de la retraite, rétrogradé gardien de musée pour n'avoir pas désiré de promotion, ou plutôt par le biais de confessions inachevées, quelques manigances nous seront contées. Le narrateur identifie cet homme : c'est Maximilien Pitois, alias le "larbin du chef" ou "l'araignée", un homme qui a bâti sa carrière sur la délation et les ragots. Que ce soit dans sa loge ou chez lui dans une maison de bord de mer, le gardien boiteux décrit pour d'anonymes interlocuteurs les soupçons qui pèsent sur les taxidermistes et les autres membres du personnel.

Vésale-1514-43

 

 

Vésale - 1543 

Un vocabulaire spécialisé en anatomie comparée et paléontologie renforce les mystères du crime exposé lors de fréquents conciliabules nocturnes quand le gardien boiteux converse avec "le grand écorché" et le vieux Théorie qui, malgré ses formules très professionnelles — « Les antichambres constituent l'habitat des Pitois » — sera victime de "l'affaire des vitrines 7 et 47", une interversion subtile d'ossements minuscules ! Morale de l'histoire, à votre prochaine visite du Muséum, méfiez-vous des propos des gardiens boiteux et assurez-vous de la présence d'issues de secours.

Catherine LÉPRONT -  L'affaire du Muséum  - Seuil, 1998, 123 pages.


Tag(s) : #LITTERATURE FRANÇAISE
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