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Ce réjouissant roman anonyme, écrit vers 1400, se passe dans l'empire turc en 1387 et 1396. Le personnage qui donne son nom au récit est l'un des fils du sultan Murat (entendez : Mourad) qu'accompagne dans son aventures son ami Ali Pacha fils. À cette époque, le sultan n'est pas encore à Constantinople-Istanbul (ça viendra en 1453) mais il est déjà fier de son harem. Oui mais Jacob Shalabin n'est pas homme à céder aux avances de sa belle-mère. Celle-ci en tombe malade. Le sultan ne pige rien et à bout d'idée s'en remet à un médecin juif (à cette époque les Espagnols n'avaient pas encore expulsé les Juifs d'Espagne, mais leur cote ne semble déjà pas élevée chez l'auteur…). Le toubib s'arrache les cheveux puis trouve une solution brutale : pour que le belle-mère Issa en finisse (avec sa "maladie"), qu'on lui fasse manger le foie de Jacob. Le sultan à qui on ne dit pas tous les détails est persuadé qu'on tient la solution. Son homme de confiance, Ali Pacha père, qui est un brave homme, invente un subterfuge. On servira le foie d'une biche à la place. Sauf que, pour que tout soit crédible à la Cour, il faut que Jacob se mette au vert — et il s'en va en douce, accompagné de son ami Ali pacha fils, à cheval et très loin.

Ainsi les aventures de Jacob et d'Ali commencent réellement au chapitre IV. Sur les terres de l'émir de Palatia et de l'émir de Sattalia les princes rencontrent évidemment de jolies princesses et l'Amour aussi. Quiproquos et marivaudages assurés. Tous les quatre reviennent à Brousse —alors qu' Issa n'est plus et le toubib parti pour Chio— et c'est la joie à la Cour. Nergis la fille de l'émir de Palatia épousera Jacob et la sœur de l'émir de Sattalia épousera Ali Pacha. Mais leur bonheur est de courte durée : suite à la bataille de Nicopolis, en 1396, Jacob Shalabin est éliminé par son frère Bajazet, ce bâtard, qui devient sultan, tandis qu' Ali Pacha prend la direction du gouvernement.


Jacob Shalabin, roman turc
traduit du catalan par J.M. Barberà
Éditions Anacharsis, Toulouse, 2006, 125 pages.

(Préface et postface dues à des spécialistes.)

Catalogue des éditions ANACHARSIS





 
Tag(s) : #LETTRES CATALANES
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