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Autour de leur patriarche Moïse, alias Papa, les frères Guzmann forment un dangereux groupe de cinq demeurés dont seul Cesar, alias Zorro, semble doué de raison. Jerónimo alias le bébé est probablement le pédophile assassin des mômes qu'il emmène sur les toits ; pour le surveiller, son père a pourtant recruté un ancien flic d'Isaac Sidel : Patrick Silver, un géant irlandais devenu concierge d'une synagogue en piteux état, est un buveur compulsif de Guinness. « Il avait en horreur la bière américaine, cette eau blonde, pisseuse, qui aurait pu être brassée dans un chalumeau à bulles de savon. » 
C'est lui le héros de ce roman où l'on perd un peu de vue Marilyn la Dingue, très temporairement établie à Seattle pour tenter d'oublier Zyeux-bleus avant de lâcher un énième mari et de s'en retourner à Manhattan — trop humide le climat de Seattle.
 
Au QG de la police, qui va bientôt déménager, O'Roarke, le Premier Adjoint depuis longtemps malade meurt dans son bureau. Isaac Sidel bénéficie d'une promotion providentielle qui fait des jaloux. Dans sa rivalité avec Sidel qui a chopé le ver solitaire, le clan Guzmann doit abandonner sa confiserie minable qui cache divers trafics, se replier dans la synagogue puis dans le bar irlandais de Patrick Silver. Pour soigner son fils Jorge, victime des anges d'Isaac, Moïse fait venir des guérisseurs péruviens ; mais maintenant que l'Espagne a un roi, il rêve de se replier dans la lointaine terre d'origine de ses ancêtres marranes, quitte à sacrifier Jerónimo dont la culpabilité est devenue évidente. Crime ou pas, les frères Guzmann rêvent d'Odile, « la petite Goy » que désirent aussi Herbert Pimloe et Patrick Silver. Odile rêve de devenir la reine du porno ou de se faire élire Miss America nue. Qui l'en empêchera ?
 
Mêlant les allusions à la culture juive et au folklore irlandais, cultivant le burlesque dans ses descriptions, Charyn nous promène dans New York sans vraiment prendre au sérieux son intrigue policière. Ce sont ses personnages et son écriture qui séduisent les lecteurs.
 
Jerome Charyn. Kermesse à Manhattan. Traduit par Rosine Fitzgerald. Folio policier. 1977, 245 pages.
Tag(s) : #LITTERATURE ETATS-UNIS
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