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         • Exilée depuis 1995, la romancière cubaine livre avec "Les Mystères de La Havane" un recueil de courts récits — anecdotes, historiettes, légendes — tous consacrés à des personnages, illustres ou non, de la capitale tropicale et de son histoire, car « La Havane était l'une des villes les plus distinguées du monde.»

Ces personnages appartiennent pour une part à la vie littéraire, surtout du XIXe siècle, ainsi y croise-t-on divers poètes romantiques et symbolistes. Ils appartiennent aussi à la légende nationale, comme le héros patriotique que fut José Marti. Ce sont aussi des personnages hors du commun, comme la philanthrope Marta Abreu. Ce sont aussi des mondains extravagants et décatis, comme la "Marquise", abîmés comme La Havane, par quatre décennies de castrisme.

Comme ce n'est pas une anonyme mais Zoé Valdès qui prend la parole, ces textes brefs illustrent les thèmes qu'on lui connaît. La colère anti-castriste éclate dès l'avant-propos et resurgit par endroits jusqu'à triompher dans la célébration finale de Miami.

« Car c'est Miami qui, de ses mille feux ressuscitera La Havane, lorsque la capitale renaîtra à la vie et à l'œuvre. Nous la rebaptiserons la Reine des Mystères. Et nous, ses amoureux, nous y donnerons rendez-vous dans une fête future. Espérons qu'il restera quelqu'un pour nous souhaiter la bienvenue.»


Toujours parce que c'est Zoé Valdés qui dévoile les mystères de La Havane, l'amour, tour à tour romantique, fou et physique, est le thème central de plusieurs récits tels "Sainte Flora" ou "Juana Borrero la vierge triste". Comme plusieurs autres, cette nouvelle associe l'amour-passion et la poésie. Parmi les poèmes cités, le plus inattendu est dédié à… une Fiat modèle 1930 : « car j'envie ton cœur d'acier » conclut Flor Loynaz dont les frères furent aussi des poètes inspirés !

L'évocation de La Havane, capitale de la rumba, passe aussi par ses musiques et ses chansons, par ses quartiers, ses enfants des rues, ses mendiants. Le réalisme cède parfois la place au merveilleux avec l'histoire de la belle au cerf-volant qui rejoint dans le ciel le ballon aérostatique de Matías Pérez, le marchand de stores imaginatif, qui s'était élancé du parc de la Fraternité le 29 juin 1856. Comme d'autres s'élanceront vers la Floride sans l'atteindre.

        • Un recueil à lire si l'on apprécie déjà les romans de Zoé Valdés, ou si l'on s'intéresse à La Havane et à la culture cubaine plus qu'à Fidel…


 
• Zoé VALDÉS : Les Mystères de La Havane
Traduit par Julie Amiot et Carmen Val Julián. Calmann-Lévy, 2002, 248 pages.

Voir le site de Zoé Valdés


 
Tag(s) : #AMERIQUE LATINE, #CUBA
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