Géricault. Les trois crânes. Musée Girodet, Montargis.
Pour ces ces "Trois crânes" peints dans le contexte de l'effondrement de l'empire napoléonien, Géricault a également dépouillé sa création de tous les symboles culturels présents dans une vanité hollandaise ou française du XVIIe, comme celle de Renard de Saint-André — voire encore suggérés par Cézanne ("Nature morte, crâne et chandelier") qui montre un livre ouvert.
Géricault inaugure ainsi la réduction de la Vanité au crâne. Inutile de rechercher des symboles çà ou là : il invente la "crânologie" pure et dure qui prolifère dans presque tout le reste de cette exposition. Pourtant, la monotonie lassante qui pourrait en résulter est brisée par des créations remarquables.
D'abord, parmi les œuvres des artistes "crânomaniaques" et/ou "skullophiles" — et pas nécessairement macabres ! — il se rencontre ainsi une série de clins d'œil. La photographie se prête admirablement à ces créations contemporaines pour tourner la page par rapport à une accumulation de créations de moindre intérêt. Le top est l'œuvre d'Erwin Blumenfeld, 1933, qui superpose une photo d'Adolf Hitler et une tête de mort. Les collages étaient aussi la spécialité de cet artiste exilé aux États-Unis.
J'y associerais volontiers la photographie de la performeuse serbe Marina Abramovic portant un beau squelette blanc sur fond noir. Comme un danse macabre. Et le rappel que chacun porte en soi sa propre mort.
Exposition "C'est la vie ! Vanités de Caravage à Damien Hirst". Musée Maillol en 2010.
Catalogue édité par Skira-Flammarion (40 €) où vous attendent notamment Damien Hirst, Pierre et Gilles, le Caravage, Zurbaran, Martinelli, le Genovesino, Georges Braque, Bernard Buffet, Jean Hélion, etc…
• vidéo du Point
• Un correspondant que je remercie me communique une vanité très ironique qui met en jeu un singe et Darwin.