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Cacucci-Demasiado corazon

Voici une histoire qui mène le lecteur d'un bout à l'autre du Mexique, de Tijuana jusqu'au Chiapas où les amis cagoulés du sous-commandant Marcos finissent en beauté le récit en s'emparant de la ville de San Cristobal de Las Casas— ce qui n'a d'ailleurs aucune importance dans cette espèce de thriller auquel Pino Cacucci a donné le titre d'un succès de Willy DeVille.

 

L'intrigue pointe du doigt une méchante multinationale pharmaceutique dont une filiale vous débarrasse de vos déchets radioactifs en un tourne-main pour les recycler en matériaux de construction, pour le grand dommage des habitants d'un quartier populaire de Tijuana. Leandro, un reporter-photographe, italien comme l'auteur, enquête sur la mort suspecte de Lazaro Alvarado, le médecin de la Sécurité Sociale qui a flairé l'arnaque. Des gros bras employés de la multinationale interviennent, particulièrement le redoutable Bart Croce, qui sème les morts sur son chemin et capture Leandro — déjà prisonnier d'une autre équipe. Un homme d'affaires corrompu, dit triple H et amateur de plongée, est éliminé avec astuce par un "ami" venu le chercher en hélicoptère. À sa mort spectaculaire s'ajoute celle d'innocentes victimes et le souvenir d'un épisode de la guerre civile du temps de Pancho Villa, il y a longtemps de ça.

 

C'est donc l'image d'un Mexique toujours violent qui ressort de cette histoire, même si on arrive aussi (et à juste titre) à faire porter le chapeau aux gringos venus du nord du Rio Grande. Corrompus et corrupteurs se tiennent pas la barbichette. Leandro a remis des documents accusateurs à la grande presse du District Fédéral mais la multinationale du professeur Solomon Haverlange arrive à désamorcer en partie le scandale en prenant de vitesse les médias. Côté cœur, Leandro va rechercher sa copine Adelita dans une affreuse maquiladora tandis que Bart rejoint Claribel, qui a quitté le bordel pour tenir un restaurant, à Zacatecas. Côté tourisme, un coup d'œil à la mer de Cortès, au Popocatépetl et à la tequila, bien sûr. Sans doute pas le meilleur roman de cet auteur, mais si vous êtes passionné par le Mexique...

 

• Pino Cacucci : Demasiado corazón. Traduit de l'italien par Benito Merlino. Christian Bourgois, 2012, 274 pages dans la réédition "titres". [Feltrinelli, 1999].

 

Tag(s) : #LITTERATURE ITALIENNE, #MEXIQUE
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