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Selon la psychanalyste Martine Menès, "pour apprendre il faut désirer apprendre". La réussite des divers apprentissages des savoirs-faire et des savoirs, l'acquisition des compétences, dépendent du désir de l'enfant. Celui-ci s'enracine dans son 
histoire psychique avant même sa naissance et s'imprime dans son inconscient ; le contexte familial et socioculturel peut faciliter ou entraver ses facultés cognitives.
Le désir naît du manque, autant que de l'acceptation des règles et du sentiment de solitude : contraintes nécessaires à tout apprentissage. Si le besoin de dépendance infantile, le refus des limites, la peur d'être abandonné ou de perdre l'amour parental n'ont pas été dépassés, l'enfant scolarisé souffrira d'inhibition et d'angoisse. Car apprendre c'est se risquer face à l'inconnu des connaissances, se confronter à ses échecs parce que l'on cherche ce que l'on n'a plus. L'enfant qui n'est pas détaché des figures parentales tutélaires manque de confiance en lui et reste soumis ; le ressassement du "par coeur" le rassure mais il n'accède pas à son autonomie intellectuelle : c'est l'enfant trop sage, solitaire, le bon élève qui échouera pourtant aux examens. Mais c'est aussi l'adolescent instable et agressif : redoutant l'échec qui lui fait perdre le peu d'estime qu'il a de lui-même, il choisit l'abandon et la procrastination.
Pour M. Menès, punir un jeune qui bloque devant les apprentissages est souvent inutile ; de même il ne faut pas prendre ses troubles, —dyslexie, hyperactivité—, pour causes de ses échecs scolaires : ils sont les conséquences de son état psychologique.
Enfin, l'auteur souligne le positionnement essentiel des adultes ; parents, enseignants, s'ils manifestent leur propre désir de découvrir et de transmettre les savoirs, le désir de l'enfant en sera stimulé.
À en croire M. Menès, et au vu des exemples tirés de ses consultations, la psychanalyse peut, dans certains cas, aider à surmonter les blocages devant les apprentissages.
Martine Menès : L'enfant et le savoir. D'où vient le désir d'apprendre ? —Seuil, 2012, 170 pages.