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Native d'Abidjan, Marguerite Abouet s'est associée au dessinateur Clément Oubrerie pour Ayaraconter l'histoire d'Aya et de ses amies Adjoua et Bintou. On est en Côte-d'Ivoire au temps du président Houphouët-Boigny. Les trois copines vivent dans Yopougon, vaste quartier populaire à l'ouest de la capitale. Si Aya, en jeune fille qui souhaite faire des études supérieures, pense surtout à son travail de lycéenne, ses amies Adjoua et Bintou sont davantage motivées par la drague des garçons de milieu aisé, qui les sortent en voiture, et les emmènent aux maquis — entendez les restaurants de plein air qui font discothèque. Effectivement c'est là qu' «y a plein de belles freshnies.»

Cette B.D. nous permet de faire le tour de la société abidjanaise, jusque chez les nouveaux riches, tout en montrant le côté traditionnel de la famille. La tension qui en résulte ne manque pas d'allure, d'autant que la langue utilisée s'adapte bien aux différences sociales. Un "bonus ivoirien" récapitule les tournures locales, avec pas moins de trois termes pour désigner les fesses. Des expressions familières donnent des touches de couleur locale, avec un ton méprisant : «Et toi, ta tête plate, on dirait margouillat» ou flatteur : « Eh ma biche, tu décales trop bien.»

Le graphisme est simple et la palette des couleurs recourt en général à des dominantes par double page. La disposition des planches est de six vignettes par page, sauf quand ce rythme est remplacé par onze belles vignettes grand format variant les plans et l'angle de "prise de vue".

• C'est que du bonheur. Déjà, le cinquième volume vient de paraître !

Marguerite ABOUET et Clément OUBRERIE
Aya de Yopougon.
Tome 1.

Gallimard, 2005, 96 pages.
 

 

Tag(s) : #LITTERATURE AFRICAINE, #BD
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