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« La partie d'échecs indiens » doit son titre à une partie de "chaturanga" qui se joue à quatre, deux contre deux. Ami de l'antiquaire Aldo Valagio, qui ne quittera pas Rome, le narrateur, Emmanuel-Partie-d-echecs.pngAmadeo Seguzzi, un policier fatigué, se mesure à un émigré russe, Anton Chaliaguine, et à Vinapathi Khegan, un élégant brahmane. La partie d'échecs donne l'occasion à Chaliaguine de jouer majestueusement du violon, bientôt imité du narrateur qui présente l'originalité d'être policier et de savoir jouer de cet instrument depuis l'enfance. «La scène avait eu lieu en octobre de l'année précédente…» Depuis lors Chaliaguine a disparu et le policier Seguzzi se voit promettre par ses chefs la retraite anticipée à laquelle il aspire sous réserve de retrouver d'abord le musicien russe qui avait un temps collaboré avec les services italiens.
• Cette pseudo-intrigue policière à peine entamée conduit à la rencontre des femmes que le violoniste a aimées : Agafia avec qui il s'enfuit d'Union soviétique, Lisa qu'il aima à Palerme et qui avait été l'amie de sa fille Natalia, et puis Sara Soon, Almenia et Ania. Le narrateur s'attarde particulièrement auprès de Lisa, mi-chanteuse de cabaret, mi-prostituée, droguée et mère d'une petite fille qui aime écouter les contes que le Russe joint aux lettres adressées à Lisa après l'avoir quittée. Ils deviennent amants. Mais dans cette histoire énigmatique, on quitte curieusement Palerme pour Petersbourg — Chaliaguine expliquant à Lisa que les deux villes se ressemblent…— où le violoniste malade a invité le détective italien à le rejoindre. Adieu Lisa…! Amadeo ira donc au pays des tsars et apprendra l'histoire du violon du maestro nostalgique, un fameux Guadagnini. Avant de mourir le Russe indiquera à l'enquêteur romain où retrouver Khegan pour lui jouer une dernière fois un air de violon de sa part. Encore une fois Seguzzi va devoir prendre le train…
• Pourtant tout cela est véritablement un peu "coincé" et languissant— je sais bien ce que c'est que la fiction, mais… je n'arrive pas réellement à "accrocher" à cette histoire, esquisse d'odyssée sentimentale qui aurait pu devenir un livre plus fascinant. Sa composition est dépouillée au point de faire penser à une version primitive, une ébauche d'une œuvre qui serait plus tard reprise et approfondie, plus dynamique et sensuelle. Or, dans la postface de l'édition Labor, on nous apprend qu'au contraire l'auteur a épuré son texte entre les éditions de 1994 à La Différence et de 1999 chez Stock, version reprise ici. L'auteur serait-il masochiste ?

François EMMANUEL - La partie d'échecs indiens.
Editions Labor, Bruxelles, 2004, 267 pages.

Tag(s) : #LITTERATURE FRANÇAISE
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