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Au Mali, le pays dogon s'étend entre la vallée du Niger et la falaise de Bandiagara. L'art dogon présenté dans l'exposition s'inscrit dans la longue durée, du Xe au XIXe siècle. Leur création artistique résulte d'apports multiples au fil des migrations et de contacts avec les peuples déjà résidents. Précurseurs, les Djennenké ont fui l'islamisation et introduit les figures très allongées taillées dans le bois dur (figure hermaphrodite de l'affiche et du catalogue ci-dessus).

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L'exposition commence par la statuaire des Djennenké, se poursuit avec celle des N'duleri,  avec la production du village de Tintam tout au nord, avec les Tombo — qu'on dit autochtones du plateau de Bandiagara. Cette statuaire s'épanouit avec les productions des Bombou-Toro, des Niongom et des Tellem, avec le village de Sanga sur la falaise, et jusqu'au pays Kambari au sud.

 

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Tête d'une statue de maternité - fin XVIIIe s.

 

« La tête de la femme, particulièrement belle, aux traits fins, porte les anciennes scarifications des Djennenké aux tempes, mais aussi celles en croisillons des Fulbé, aux coins de la bouche accentuant un sourire esquissé » note Hélène Leloup, commissaire de l'exposition.

 

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Figure aux bras levés, Tellem, XIVe s.

 

La statuaire Niongom et Tellem (pré-Dogon) est la plus spécifique. Stylisée, avec des corps schématisés sans ornementation, les bras levés en signe d'imploration du Dieu de la pluie, Amma, et des ancêtres. Selon leur cosmogonie, le monde est fondé sur l'unité homme/femme d'où l'importance des statues hermaphrodites et des jumeaux. L'homme n'a de sens que dans cette verticalité épurée et déréalisée — entre deux mondes.

 

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Femme N'duleri XVII-XVIIIe s.

 

Ces statues servent de réceptacle au "nyama" des morts, l'énergie vitale des individus. Une originalité de cette statuaire est l'épaisse patine "croûteuse", plus ou moins rugueuse, plus ou moins craquelée, qui recouvre certaines pièces comme l'objet ci-dessous. Les pièces de Tintam ont plutôt une patine rouge. Les patines les plus anciennes sont composées de matières minérales et organisques (sang humain), les plus récentes de quartz et de beurre de karité.

 

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Figurine Tellem avec une patine rituelle

croûteuse bien visible - XV-XVIe s.

 

On retrouve souvent le thème de la gemellité ou du couple, et à plusieurs reprises aussi le thème de la maternité. Dans l'exemple ci-dessous le bas du visage est marqué par un labret vertical. On remarque que les mains sont à peine esquissées.

 

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Maternité, région de Tintam

 

La pileuse de mil incarne superbement cette statuaire. On note ses scarifications, sa coiffure, ses seins en triangle.

 

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La pileuse de mil - N'duleri - XVI-XVIIe s.

 

Les masques ont fait l'objet d'une présentation originale, hors de toute vitrine, perchés à deux ou trois mètres de manière à dominer le visiteur — excellente scénographie : ils amènent le visiteur à lever le regard vers eux, allusion à cette même verticalité. Des masques sont utilisés lors des cérémonies de circoncision.

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Un masque parmi d'autres…

 

Les masques anthropomorphes voisinent ansi avec les masques zoomorphes. Ils ont été découverts par les expéditions ethnographiques des années 1930-1960 qui les ont rapportés à Paris. Après le voyage initial de Louis Desplagnes en 1905, la mission Dakar-Djibouti dirigée par Marcel Griaule (en 1931-1933) s'arrêta un mois durant en pays dogon à Sanga et déclencha l'engouement des Européens pour la culture dogon dont elle rapporta aussi des images filmées. La danse des masques a été montrée à des touristes pour la première fois en 1952.

 

 

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Masque kanaga

Acquis lors de l'Exposition coloniale de 1931

 

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Coupe de hogon (chef religieux)

Ancienne collection de Tristan Tzara

 

L'exposition se termine par une grande variété d'objets du quotidien et de bijoux. Les objets et bijoux aussi sont aussi bien anthropomorphes que zoomorphes.

 

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Pendentif en bronze avec figure anthropomorphe

 

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Figure zoomorphe en bronze - 1400/1600

 

Certains reprennent les thèmes du cavalier et des figures aux bras levés, implorant le dieu Amma pour que vienne la pluie, thèmes déjà présents dans la présentation des statues en bois. Ci-dessous, des personnages aux bras levés ornent une porte de grenier.

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Porte de grenier provenant de la mission Desplagnes de 1905.

 

L'exposition s'est achevée le 24 juillet 2011 au musée du Quai Branly. Elle sera ensuite présentée à Bonn (octobre 2011) puis à Milan (février 2012).

 

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Catalogue : Dogon par Hélène Leloup, coédition Somogy et musée du Quai Branly, 2011, 415 pages, broché 39 €.

 

Liens vers des documents du site internet du musée du Quai Branly:

 

Bibliographie : Dossier au format pdf.

Dossier pédagogique : Dossier au format pdf


 

 

 

 

 

Tag(s) : #BEAUX ARTS, #AFRIQUE, #QUAI BRANLY, #DOGON
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