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Skarmeta-Le-ballet.jpg« Le ballet de la victoire » c’est celui de Victoria Ponce, la jeune danseuse, encore lycéenne, rejetée par le Théâtre municipal, exclue par son lycée, parce que trop pauvre pour payer ses cours de danse, parce que fille d’une victime politique de la dictature de Pinochet.

« Le ballet de la victoire » c’est le spectacle chorégraphique qui aura pourtant lieu, sur un poème de Gabriella Mistral, devant un petit nombre de spectateurs, dans ce même Théâtre municipal réquisitionné de force par les amis de Victoria.

« Le ballet de la victoire » c’est l’histoire d’une fille que la misère et la faim contraignent à la prostitution dans un cinéma, et qui franchira la Cordillère des Andes les poches pleines de l’argent d’un casse.

 

Deux hommes sortent de prison, suite à la grâce accordée par le président d’un Chili redevenu démocratique. L’un, Nicolas Vergara Grey, est un célèbre spécialiste de l’ouverture des coffres-forts. Libéré, il aspire à une vie rangée et compte profiter de son butin conservé par un complice tenancier de cabaret et d’hôtel de passe. Mais ce butin s’est probablement envolé et il voit sa femme et son fils lui échapper. 

L’autre, Angel Santiago, a connu la prison à 17 ans parce que dans son amour des chevaux il en a volé un. Avant sa libération, il s’est vu confier par un nommé Tom Pouce les plans d’un casse rémunérateur au détriment des anciens hommes de main de Pinochet. Il faut trouver et convaincre Vergara Grey de réaliser ce casse avec lui. Par ailleurs, le directeur de la prison intrigue pour faire assassiner Angel et éliminer ainsi le témoin gênant de ses turpitudes. À peine libéré, Angel tombe amoureux de Victoria et promène sa belle à cheval. Elle va convaincre – et par quels moyens ! – les deux hommes de l’aider à réaliser son rêve de revanche. Ensuite à eux de jouer les monte-en-l’air.

 

* * * 

 

Victoria-en-repetition.jpegNé en 1940 au Chili, Antonio Skarmeta a dû s’exiler quand Pinochet prit le pouvoir. Aujourd’hui l’auteur au nom d’origine croate a plus d’une corde à son arc. Romancier, scénariste, traducteur, il est même devenu ambassadeur du Chili en Allemagne. Les cinéphiles connaissaient le film “Le facteur“ tiré de son roman «Une ardente patience »  avec Philippe Noiret dans le rôle du poète Neruda. S’y ajoute désormais “El baile de la Victoria“ de Fernando Trueba, sorti en Espagne en 2009 et présenté au Festival du cinéma espagnol à Nantes en mars 2010.

Trueba a réalisé un film magnifique avec un scénario à peine modifié par rapport au roman. Par exemple, dans le film Vergara Grey ira fêter l’anniversaire de son fils dans la villa luxueuse de son ex-épouse qui s’est fructueusement « recasée », alors que dans le roman la rencontre a lieu dans un modeste salon de thé avec une femme avide de recevoir ses chèques. On trouvera aussi des différences dans la manière dont les personnages se débrouillent pour disposer de la scène théâtrale. Les séquences du casse sont plus détaillées dans le film qui place un portrait en pied de Pinochet face au coffre-fort : la scène est du plus bel effet… Ces différences ne touchent pas à l’essentiel.

J’ai vu le film avant de lire le roman et selon moi le casting est très réussi : Miranda Bodenhofer interprète Victoria Ponce (photo), Abel Ayala est Angel Santiago et Ricardo Darin incarne Nicolas Vergara Grey. Véritablement un modèle d'adaptation d'un roman au cinéma.

 

• Antonio SKARMETA. Le ballet de la victoire. Traduit de l’espagnol par Alice Seelow. Livre de poche, 2008, 439 pages [Grasset, 2006]. 

Film-de-F.-Trueba.jpeg

 

Tag(s) : #AMERIQUE LATINE, #CHILI
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