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Ongaro-A.-Rumba.jpgL'auteur vénitien qui nous a autrefois séduit avec La Partita et plus récemment avec La Taverne du doge Loredan nous emmène ici au Brésil. Dans une atmosphère musicale qui se réfère aux années cinquante et avec des références au film Le faucon maltais voici un narrateur du nom de John B. Huston — non vous ne rêvez pas — chargé de résoudre une énigme comme s'il était un "privé" sorti d'un de ses propres romans ou d'un film noir. En ce temps-là la rumba venue de Cuba occupait l'espace musical de Rio encore capitale du Brésil pour quelques années. Mais déjà les beaux quartiers donnaient sur les plages de Leblon ou d'Ipanema tandis que les favelas escaladaient les pentes et donnaient naissance aux bandes de gamins des rues.

 

L'intrigue de Rumba ne peut pas se résumer en deux ou trois phrases. Le narrateur, qui a été élevé en pensionnat religieux, y a rencontré un fils de gangsters : c'est ce Valentin devenu son ami qui fait appel à lui pour l'aider à rentrer clandestinement au Brésil où il a connu la prison. Mais tandis que Valentin a disparu en rentrant d'Uruguay, John B. Huston entreprend à Rio l'enquête dans laquelle son ami comptait se lancer. Quelques années auparavant, Valentin avait briévement rencontré dans un bar une jeune femme superbe qui en partant au bras d'un autre lui avait seulement glissé ces mots : « J'espère te revoir.» Et quand Valentin fait appel à son ami, c'est qu'il croit que cette femme qui repose dans un cimetière carioca a été assassinée. Valentin a réussi à savoir son nom : selon le patron du bar la belle s'appellerait Cayetana Falcon Laferrere. Quel nom ! On l'imagine plutôt venue de l'aristocratie mexicaine que des boîtes du quartier chaud de Copacabana.

 

Valentin disparu, Huston ne dispose bien sûr que de maigres indices pour commencer son enquête. Sur sa route il va rencontrer autant de jolies filles que de coups de feu et tout comme le lecteur il aura bien du mal à distinguer les bons des méchants, les uns se cachant sous le masque des autres et réciproquement. Des séductrices, des voyous, un milliardaire, des maîtres chanteurs, un tueur professionnel qui rêve d'écrire son autobiographie, une femme médecin au grand cœur, des gamins de la favela, un flic à la retraite. Un vrai carnaval de personnages. Naturellement, John B. Huston saura faire tomber les masques… et en particulier celui de Sarah « la femme qui n'avait pas voulu écouter la "Rumba dulce y bonita"…» Bref : un roman jubilatoire où la parodie n'est pas la moindre qualité.

 

• Alberto ONGAR0  -  Rumba  - Traduit de l'italien par Jean-Luc Nardone et Jacqueline Malherbe-Galy. - Anacharsis, Toulouse, 2010, 317 pages.

 

 

 

Tag(s) : #LITTERATURE ITALIENNE
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