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Voilà un roman pour amateurs de nature writing où il est question de forêts profondes, de lacs, de torrents, et puis de loups et de cerfs, où les héros pratiquent des randonnées à cheval et du camping nature. La vie dans l’Ouest sauvage apaise les âmes tourmentées et soigne les corps fatigués de la ville et de la violence des hommes.
Frank Starlight s’occupe de la ferme où il a été élevé par « le vieil homme ». Il possède un troupeau de vaches, travaille comme bûcheron et vit en compagnie de Roth son ouvrier agricole : ce sont deux célibataires qui aiment leur solitude loin des métropoles, près de la bourgade d’Endako. Starlight aime les escapades dans le massif forestier proche pour contempler la nature, s’approcher des loups et les photographier au clair de lune. Il vend ses clichés toujours très inspirés. Une exposition est organisée dans une galerie de Vancouver.
Témoin de la situation désespérée d’une jeune femme et de sa fille, Starlight propose charitablement de les accueillir avec la bénédiction des services sociaux d’Endako. C’est ainsi qu’Emmy et la petite Winnie débarquent dans la ferme où il y a fort à faire pour améliorer la vie quotidienne ! Emmy a eu une vie cabossée, elle a été maltraitée, abusée par deux ivrognes, Cadotte et son ami Anderson. Elle s’est enfuie après leur avoir fait subir sa vengeance, les laissant blessés dans leur cabane en feu. La mère et la fille en sont marquées pour longtemps.
Elles trouvent auprès de Starlight la bonté et le réconfort. C’est la thérapie que propose Starlight et ça conduit au cœur du roman : une série de sorties dans la nature où la mère et sa fille apprennent à monter à cheval, à admirer la création, à pêcher, bref à se débrouiller dans une magnifique région aux paysages grandioses et inhabitée sinon par des cerfs et des loups. « Le matin était un triomphe de lumière ». Cependant Cadotte et Anderson ont survécu et ils entendent retrouver Emmy et lui faire chèrement payer le traitement qu’elle leur à fait subir...
Richard Wagamese a disparu avant d’achever son roman Starlight, mais l’on sait — par la scène finale d’une novella non traduite — que ses héros Emmy et Starlight devaient s’adonner encore aux joies de la photographie dans la nature sauvage de Colombie britannique. L’auteur a le don de décrire joliment la nature et de faire sentir l’intérêt émotionnel de sa façon de vivre, peut-être en partie due à ses origines indiennes, de nation ojibwé. Une bouffée d’air pur.
• Richard Wagamese : Starlight. – Traduit de l’anglais par Christine Raguet. Editions Zoé, Genève, 2019, 267 pages.