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Le roman policier traditionnel, genre Agatha Christie, m'ennuie profondément. Pourtant, je me suis plu à lire cette parodie de polar classique, où Berthe, dite Mamie Luger, déballe son CV de tueuse en série devant l'inspecteur Ventura médusé. Il faut dire que l'auteur a su jouer avec le langage familier de Berthe, manier l'ironie, et multiplier les scènes comiques, sans sacrifier pour autant des moments de tendresse.

 

Le Luger, Berthe le tient de sa première victime, un jeune SS qui n'avait pas su encaisser la gnôle extra forte que la jeune femme avait héritée de sa grand-mère Nana en même temps qu'une carabine et qu'une éducation féministe. Cinq maris feront les frais du sens aigu qu'a Berthe du respect qu'on doit à une femme. C'est vrai qu'elle tombe toujours sur des salauds, d'abord masqués sous un air avenant ou charmeur. Seul un jeune GI noir débarqué en Normandie ne le décevra pas. Seulement, dans son village auvergnat les indigènes ne sont pas très ouverts à la diversité...

 

Dans sa vie criminelle, Berthe avait toujours su rester discrète jusqu'à cent ans passés. Et voilà qu'un jour elle tire à la carabine sur son voisin le notaire pour permettre à un couple de malfrats qu'elle avait hébergés de s'enfuir avec l'Audi dudit voisin plutôt qu'avec sa vieille 4L pourrie.

 

Vraiment, il faut goûter l'art du dialogue maitrisé par l'auteur et son sens des situations cocasses.

 

Benoît Philippon : Mamie Luger. Les Arènes, 2018. Livre de Poche, 2020, 379 pages.

 

 

Tag(s) : #Polar, #LITTERATURE FRANÇAISE
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