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Maylis de Kerangal explore le temps et la réminiscence... Dans ce faux thriller un mort réveille à la mémoire de l’autrice le ressac des souvenirs de son propre passé et de celui du Havre, la ville de sa jeunesse. Chacun jaillit comme la vague du ressac ; en se déroulant chaque longue phrase charrie des souvenirs. Emboîtés tels des poupées russes chacun en appelle un autre par association d’idées. Ce mode narratif retient  d'abord l’attention mais plus le lecteur est roulé dans ces vagues scripturales plus il s’ennuie, prisonnier de cette écriture labyrinthique qu’aucun dialogue n’anime.

 

Un policier du Havre téléphone un matin à la narratrice : on a retrouvé sur la digue Nord le corps d’un homme et dans sa poche un ticket de cinéma portant le numéro du portable de l’autrice. Ce coup de ressac la pousse dans le train pour Le Havre, sa ville de cœur où elle n’est pas revenue depuis « plus de vingt ans ». Elle y retrouve les souvenirs de Craven, son premier amour le temps d’un été et ceux de sa vie de lycéenne. Elle revisite les cafés où elle traînait et n’épargne pas au lecteur les sujets d’actualité : les trafics de drogue, l’érosion de la côte, les migrants et même deux Ukrainiennes.

 

Chaque personnage évoqué a droit à une biographie détaillée, émaillée du vocabulaire approprié : ainsi du pelleteur qui a trouvé le corps sur la plage et dont l’autrice narre la vie ! À force d’accumuler les mots, les phrases s’alourdissent, et le lecteur se retrouve inondé sous ces ressacs. L’ensemble est un vaste fourre-tout où le sens, parfois, se perd. « Qui trop embrasse mal étreint » !
 

Maylis de Kerangal : Jour de ressac. - Verticales, 2024, 241 pages.

Chroniqué par Kate

 

 

Tag(s) : #LITTERATURE FRANÇAISE
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