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Dans cet essai très documenté Jean-François Braunstein, professeur de philosophie à Paris Sorbonne — et spécialiste de l’histoire des sciences —, lance un cri d’alerte : le wokisme menace autant la culture occidentale que l’avenir des jeunes ! Ce n’est pas une mode passagère mais une véritable religion.
Née dans les universités américaines en 2010, parvenue en France en 2020, elle s’inspire des Grands Réveils des protestants aux 18° et 19° siècles. Les wokes sont des « éveillés » qui ont rencontré la foi et voient le monde autrement. Ils ont leurs textes sacrés et leur rituels mais, à la différence des autres religions, le wokisme n’offre ni pardon, ni salut, ni même une espérance : c’est une idéologie nihiliste pour parvenir à une société plus équitable et apaisée.
Son credo se fonde sur la théorie du genre : nos corps biologiques ne nous déterminent pas plus que notre sexe « assigné » à la naissance : c’est notre conscience qui choisit qui nous sommes : homme, femme ou trans et chacun peut changer de genre à volonté. Ainsi ces assertions surprenantes telles : « les hommes sont enceints » ou « les femmes ont des pénis ». Les wokes méprisent le corps « impur », vivent dans un monde imaginaire, refusent la diversité des opinions et l’objectivité du savoir. Pour eux tous les blancs sont esclavagistes, colonialistes, coupables de racisme systémique et ce « privilège blanc », cette « blanchité » de naissance est inexpiable. Les wokes, les « purs », doivent les amener au repentir sinon les bannir car le wokisme ne pratique pas le pardon mais l’excommunication : de nombreux professeurs d’université qui refusaient d’adhérer à cette idéologie ont été limogés !
Les wokes rejettent tout universalisme et toute connaissance neutre et objective : la subjectivité prime. Il récusent toutes les sciences occidentales inventées par les Blancs et privilégient « la science africaine »», les savoirs ethniques. Seuls les femmes ou les Noirs peuvent témoigner de leur histoire car on ne parle bien que de ce que l’on connaît. De même les wokes déboulonnent certains statues, comme celle de Napoléon à Rouen, pour faire disparaître toute trace de cette « masculinité toxique ».
« On n’a jamais été aussi loin dans la haine de la raison » déplore le philosophe. Et ces théories absurdes se répandent en Occident. À l’hôpital de Brighton le personnel ne peut plus parler de « femmes enceintes » car l’expression est discriminante pour les transgenres : on parle désormais de « personnes enceintes ». « Cette volonté de changer le langage en pensant que cela va transformer la réalité relève d’une pensée magique » s’exclame l ’auteur. Néanmoins le wokisme gagne du primaire aux universités qui , selon lui, « s’acharnent à détruire notre héritage ». Pouvoir choisir son genre séduit beaucoup d’adolescents et « l’éducation à la sexualité » lancée par Najat Vallaud-Belkacem et, relayée par J.M. Blanquer n’a fait qu’amplifier la tendance !
Face au grand risque d’endoctrinement des jeunes il est nécessaire que les parents résistent et « aient le courage de dire non à la religion woke » : certains ont déjà pris ce chemin ! Parents et professeurs ne peuvent que tirer profit de cet ouvrage coup de poing !
• Jean-François Braunstein : La religion woke. Grasset, 2022, 280 pages.
Chroniqué par Kate