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Cette nouvelle publiée en 1823 est écrite dans un style raffinée mais non pédant qui fait apprécier la langue qu'apprenait l'élite à la fin du XVIIIe siècle. Claire Lechat de Kersaint est née à Brest en 1777 et le mariage la fit comtesse de Duras. Son époux régicide mais girondin fut raccourci par la guillotine robespierriste et elle s'éloigna de la France jusqu'au 18-Brumaire. Elle tint alors salon et devint femme de lettres, auteure de trop rares œuvres.

 

Ourika est un petit roman engagé en même temps qu'une nouvelle romantique, ce pourquoi elle fut goûtée tant par Goethe que par Lamartine. Le chevalier de B., quittant sa fonction de gouverneur du Sénégal, rachète la petite Ourika que le système esclavagiste allait déporter vers les Antilles, et revenu en France il la confie à sa tante, Mme de B. Celle-ci l'élève avec son petit-fils Charles. Ayant le même âge, les deux enfants profitent de la même instruction. Devenue une jeune fille intelligente et charmante, Ourika pourrait prétendre à un beau mariage. Mais deux causes vont y faire obstacle. D'une part elle tombe secrètement amoureuse de Charles alors même que celui-ci épouse la riche Melle de Thémines. D'autre part, comme elle l'a appris d'une amie de sa bienfaitrice, la couleur de sa peau lui interdit toute heureuse perspective. Déçue par la société, elle trouve le réconfort dans la religion et entre au couvent.

 

Par une mise en abîme assez classique, le lecteur découvre ce texte magnifique comme un récit fait par le médecin appelé au couvent pour tenter de soigner Ourika. Une réflexion s'impose au lecteur : Mme de B. n'a-t-elle pas eu tort de penser que l'instruction seule allait permettre à Ourika de devenir une femme heureuse dans un monde de Blancs ?

 

• Claire de Duras : Ourika. Préface de Christiane Chaulet-Achour, Bleu autour, 2006, 74 pages.

 

 

 

 

 

Tag(s) : #LITTERATURE FRANÇAISE
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