Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié chez Gallimard en 1992, ce roman évoque le conflit israélo-palestinien certes, mais « mon texte est tout sauf politique » avait précisé Le Clézio. «  Ce sont des pages symboliques contre la guerre en général ».

 

Ce plaidoyer pour la paix prend la forme de deux errances, de deux exodes qui se croisent : Esther Grève, jeune fille juive que ses parents surnomment « estrellita », petite étoile, subit les persécutions nazies à Saint-Martin de Vésubie, près de Nice, en 1943. Son père, qui aidait les juifs à passer la frontière, est exécuté par la Gestapo.

Esther et sa mère Elisabeth rejoignent alors Israël et s'installent, en 1948, dans le kibboutz Yohanan. Deux ans après la jeune fille émigrera au Canada pour y faire ses études et reviendra en Israël.

 

Au cours de son voyage, Esther rencontre Nejma — petite étoile en arabe — jeune palestinienne qui rejoint les camps de réfugiés. Les deux jeunes filles se croisent brièvement sur la route de Siloë et Nejma invite Esther à écrire son nom dans son cahier noir. La jeune juive en achète un semblable : chacune y écrira le récit de sa vie, dans l'espoir de les échanger un jour, « pour abolir le temps, pour éteindre les souffrances et la brûlure des morts ». Le Clézio fait de l'étoile, symbole essentiel dans les cultures judaïque et musulmane, le signe d'une espérance de paix. Mais ces deux étoiles « resteront errantes tant que durera le conflit israélo-palestinien, tant que toute idée de guerre sur la planète ne sera pas rejetée ».

 

Dans ce roman qui reste tristement d'actualité apparaissent déjà les thèmes de prédilection de l'auteur : le voyage, l'errance, la solitude et leur cortège de souffrances.

 

• J.M.G. Le Clézio : Étoile errante. Gallimard, 1992. - Repris en Folio en 1994 sous le n° 2592. 349 pages. 

 

Tag(s) : #LITTERATURE FRANÇAISE
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :