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Albert Cohen perdit sa mère en 1943. Elle habitait Marseille tandis qu'il avait dû s'exiler à Londres. Une décennie plus tard, il publia cet hommage à sa mère, à la fois pour célébrer leur relation fusionnelle, et pour la faire connaître à sa nouvelle épouse, Bella.

 

Si nombreux sont les écrivains qui ont écrit sur leurs parents, rares sont ceux qui atteignent cette éblouissante et touchante preuve de leur affection mutuelle. La mère d'Albert Cohen était une “mère poule” entièrement dévouée à ce fils unique né à Corfou en 1895. Cinq ans plus tard les parent s'installaient à Marseille. En 1914, Albert partit faire des études à Genève, ville où il fit ensuite carrière dans une institution internationale. Entre Genève et Marseille, par le train, le fils rejoint sa mère, ou la mère rejoint son fils. Ce sont alors des moments touchants d'amour maternel quand elle arrive les valises chargées de cadeaux.

 

Une décennie après sa disparition, elle continue de produire chez son petit garçon des souvenirs débordants d'amour filial. De quoi rendre Bella jalouse ! En se souvenant des habitudes de sa mère, de son accent de juive grecque, de l'empreinte de la culture juive, Albert Cohen ne se contente pas de dresser un monument glorieux à sa génitrice, il se dépeint aussi lui-même comme une personne extraordinairement sensible à la mort de sa mère. Le personnage du père est si peu présent qu'on croirait rencontrer un fils élevé par une mère célibataire.

 

Le style alliant lyrisme et simplicité contribue à faire de ce bref ouvrage une lecture marquante associant en même temps les références bibliques et littéraires.

 

Albert Cohen. Le Livre de ma mère. - Gallimard, 1954. - Édition Folio ou Folioplus classiques, 2005, 206 pages.

 

 

Tag(s) : #LITTERATURE FRANÇAISE
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