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Le cirque et ses artistes ont inspiré les peintres depuis près de deux siècles ; auparavant les saltimbanques et autres personnages de la comedia dell'arte, et avant eux encore les bateleurs de foire et autres bonimenteurs et montreurs d'ours … Aussi ce parcours "des saltimbanques au cirque" est-il illustré par des œuvres de peintres de nombreuses écoles et de nombreux pays européens.  

 

Avant le XIXe siècle : le cirque avant le cirque

 

Au cœur du Moyen-Âge naît le saltimbanque : « salto in banco » c'est sauter sur une estrade. Les saltimbanques se produisent dans les foires;  familles d’ambulants de tous pays, ils sont inclus dans les représentations des « mystères ». Bateleurs, bonimenteurs (banquistes, charlatans), funambules, jongleurs, montreurs d’ours, dompteurs. Ce sont de joyeux lurons, bagarreurs, buveurs, mal vus du pouvoir.

Hieronymus Bosch (1450-1516). L'escamoteur ou Le bonimenteur. Vers 1500. Huile sur bois 53 x 65 cm. Musée municipal de Saint-German-en-Laye (non exposé suite au vol en 1978). -  Au premier plan, le bourgeois hypnotisé se fait dérober sa bourse. L'escamoteur, autrement dit l’illusionniste ou prestidigitateur, tient dans sa main une noix de muscade et son panier contient une chouette.

 

Pietro Longhi. Le Charlatan. 1757. Fondation Bemberg. Toulouse.

Ici, le bonimenteur agitant une fiole fascine jusqu'à l'enfant.

 

Acteurs et acrobates devant une ville. Anonyme flamand vers 1700. Au second plan, on remarque  un personnage marchant sur des échasses.

 

À partir du XVIe siècle, l’arrivée de la comedia dell'arte redynamise le métier : les saltimbanques y assurent la parade d’entrée et les intermèdes, jouant des farces basées sur différents types : Arlequin, Polichinelle…

Karel Dujardin. Saltimbanques ou Les charlatans italiens. 1657. Musée du Louvre. Juchés sur une estrade un prestidigitateur et un musicien masqué attirent les villageois curieux.

Certains de ces histrions furent célèbres : Tabarin et Mondor, Padelle, Gille le niais… 

Abraham Bosse : le spectacle de Tabarin, place Dauphine.

Extrait de l'illustration précédente. « Le monde n'est que tromperie / ou du moins charlatanerie / Nous agitons notre cerveau / Comme Tabarin son chapeau…»

 

Ces bateleurs seront à l’origine du théâtre comique. Mais ces « enfants de la balle » parfois bohémiens sont de plus en plus méprisés des acteurs de la comedia dell'arte. Car ils improvisent des scènettes de théâtre de foire ou de rue ; ils n'interprètent pas des personnages pris dans une intrigue comme au théâtre, tel que le sera la Comédie Française.

Jan Miel (1599-1663) - Acteurs de la comedia dell'arte arrivant en voiture sur la place d'une ville. Seuls leurs vêtements semblent les différencier des saltimbanques.

 

François Bunel (1552-1595). Les acteurs de la comedia dell'arte. Musée des Beaux Arts de Béziers. - Le personnage vêtu de rouge est Pantaleo (Pantalon) : au second plan, quelqu'un lui fait des cornes avec deux doigts de la main.

 

Nicolas Lancret (1690-1743). Le baisser de rideau ou Les acteurs de la comédie italienne. Musée du Louvre. Vers 1725. Les formes des vêtements et les couleurs sont codifiés. Au centre le Pierrot, toujours de blanc vêtu, sans masque, entouré d'Arlequin dont le costume de losanges multicolores fait écho à la robe de Colombine. À droite en noir, le Docteur, qu'un large capuchon transforme en charlatan. 

 

Giovanni Domenico Ferretti (1692-1768). Arlequin et Colombine. Florence, coll. Cassa di Risparmio.
 

         Au XVIIe et XVIIIe siècles ces saltimbanques animent toutes les fêtes populaires. À Venise, c'est Polichinelle, vêtu de blanc avec un chapeau en tuyau.

Giovanni Domenico Tiepolo. Saltimbanques et Acrobates.

 

Polichinelle (Pulchinello) et les acrobates. c1790.

Giovanni Domenico Tiepolo décora la villa familiale à Zianigo de scènes qui reproduisent ces personnages populaires du carnaval vénitien.

 

Polichelle amoureux, 1793.

Altalena dei pulchinelli, 1793. Ca'Rezzonico, Museo del Settecento, Venise.

L'artiste a imaginé les polichinelles en funambules, dans l'esprit saltimbanque.

 

En 1768, Philip Astley , ancien cavalier, crée le cirque moderne : une scène circulaire, et un  spectacle équestre. Le nom "cirque" est créé par Charles Hugues : en 1782 il ouvre un amphithéâtre équestre à Londres, « The Royal Circus ». À partir de cette époque les saltimbanques s’établissent sous chapiteau. Acrobates, trapézistes, dresseurs, etc… qu'accompagne toujours une fanfare. Ils jouent des numéros sans rapport les uns aux autres .

 

On relègue dans les spectacles de foire jugés grossiers l'antique pantomime, fréquente autrefois à Rome : scènettes sans paroles fondées sur les gestes, accompagnés de musique où s'exprimaient passions et émotions.

La pantomime renaît toutefois après 1830 quand le mime Debureau donne ses lettres de noblesse au personnage de Pierrot, le clown (le rustaud en anglais) blanc, sans masque, au visage enfariné.

 

Le mime Jean-Gabriel Debureau en Pierrot Gourmand. Lithographie d'Auguste Bouquet.

Collection Harvard. 1830 env.
 

Alexandre-Gabriel Decamps. Saltimbanques. 1830. Musée Carnavalet, Paris.

Avec deux singes et deux chiens les saltimbanques offrent aux passants un spectacle gratuit et divertissant.

 

Le cirque depuis le XIXe siècle

 

Le spectacle équestre reste la base du cirque. On donne à voir le dressage, le travail des écuyères et des équilibristes, dans toute la grâce et la légèreté de leurs corps. La magie du spectacle tient aussi à son esthétique particulière où dominent le rouge, le blanc et  les costumes voyants.

 

Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). Cheval pointant. - C'est une scène de répétition : personne autour de la piste.
 

Henri de Toulouse-Lautrec. Écuyère sur un cheval blanc au cirque Fernando. 1888.

 

Georges Seurat (1850-1891). L'écuyère ou Le Cirque. 1891. Musée d'Orsay. Sur les gradins, un public bourgeois s'est réuni à en juger par les tenues vestimentaires.

 

Ioganson, Boris Vladimirovich (1893-1973). Cirque : le plus grand spectacle du monde.- State Russian Museum, St. Petersburg 1914. 

 

Linda Mears (née en 1949). Circus Bareback Riders. 2013.

 

Jean Metzinger (1883-1956). Acrobate sur le cheval blanc. 1924.

 

Emmanuel Mané-Katz (1894-1962). Circus. Un peintre de l’École de Paris.

 

Ernst Kirchner (1880-1938). Zirkus. 1913. Pinacothèque, Munich.

 

Marc Chagall (1887-1985). Cheval de cirque. Tout en formes douces et rondes, le corps du clown n'est que le prolongement de celui du cheval, pour que jaillisse un bouquet de fleurs...

 

Marc Chagall. L'écuyère. Dans ce bleu onirique l'artiste semble suggérer la relation amoureuse de la Belle et la Bête...

 

Jean Dufy (1888-1964). L'écuyère à panneaux au cirque Médrano. 1932-35.

 

Grigory Gluckmann (Vitebsk 1898 - Los Angeles 1973) Une cavalière de cirque. Ce peintre du nus et de danseuses a donné à l'écuyère les formes rondes de ses modèles. Le blanc et le rouge dominent : couleurs de clowns, et ici du cheval.

 

 Le cirque montre les figures traditionnelles : Arlequin, Pierrot, Polichinelle…

 

Fernand Pelez (1843-1913). Grimaces et misères. Les saltimbanques. 1888, Paris, Petit-Palais. - Ici, on remarque un nain, une anomalie de la nature qui attirait la foule à l'époque ; mais aussi de maigres danseuses précaires, des "enfants de la balle". Chez cet artiste le Pierrot et les clowns musiciens ne font pas oublier la difficulté de vivre.

 

Arturo Michelena (1863-1898). Scènes de cirque. 1891. Galeria de Arte Nacional, Caracas. Le peintre nous fait entrer dans les coulisses : l'écuyère se coiffe et on maquille un clown.

 

Edgar Manet (1832-1883). Polichinelle

 

Émile Bernard (1868-1941). Saltimbanques. 1887. Musée Juan Manuel Blanes, Montevideo. (Tableau dédié à "l'ami Vincent" van Gogh).

 

        Pablo Picasso (1881-1973) - Les Saltimbanques. - On note la sévérité des visages, les couleurs sombres et sans éclat; le peintre rend palpable la dureté de l'existence pour ces artistes ambulants.  Les saltimbanques ont aussi inspiré des poètes : Apollinaire, Baudelaire, Verlaine, Cocteau.

 
Les saltimbanques
 
Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises.
Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe.
Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours, des cerceaux dorés
L’ours et le singe, animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage.
 
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

 

Pablo Picasso - Le peintre Jacinto Salvado en Arlequin. 1923. MNAM, Centre Pompidou.

 

André Derain (1880-1954) : Pierrot et Arlequin. 1924. Musée de l'Orangerie, Paris

Figures emblématiques du cirque ! Mais malgré le pas de danse et la musique, les visages sont empreints de morosité : sous l'habit du rôle, le clown reste triste.

 

Fernando Botero (né en 1932). Arlequin.

Cet Arlequin replet invite à la fête ! 

 

Le passage d'un cirque donne de l'animation aux petites villes dès la fin du XIXe siècle.

 

Franz Quaglio (1844-1920). Zirkus am Kleinstadtrand. Fin XIX° s. On découvre toute la ménagerie des saltimbanques que semble surveiller un homme de peau noire, le chef de troupe peut-être.

 

Hugo Oehmichen (1843-1932). Jahrmarktszene. (Fête foraine). Düsseldorf auktionhaus. - Ici encore un personnage noir : les saltimbanques venaient de tous pays. La dominante marron donne l'impression d'un milieu social misérable et précaire.

 

            Giovanni Battista Quadrone (1844-1898) - Il Circo. 1894. Les artistes du cirque semblent suivre de près la performance de la funambule. Mais à gauche, un homme préfère lire le journal que de suivre le spectacle !

 

         Roger Wild (1894-1997). Les Saltimbanques (ou Le retour de l'enfant prodigue). Le deuxième titre surprend : tous les personnages s'empressent autour de cet homme tout de blanc vêtu — peut-être lui doivent-ils leur modeste subsistance? - On note aussi le nain au premier plan au centre et à l'arrière-plan une roulotte.

 

       Jean-François Raffaelli (1850-1924). L'orchestre en parade. 1884. Metropolitan, New York.

 

Avec les grands chapiteaux et les transports routiers et ferroviaires le cirque moderne prend les proportions du grand spectacle populaire :

 

Linda Mears - L'arrivée du cirque.

 

       

            L'arrivée du cirque est souvent suivie d'une parade.

 

Linda Mears - Circus Parade. Ici s'exprime la volonté de faire une peinture populaire.

 

Christian Cacaly (né en 1938). Le cirque dans une grande ville.
 

Autres figures emblématiques, les personnages de l'Auguste et de Monsieur Loyal, le directeur du cirque.

 

Antonio Donghi (1897-1963). Circus (1927). Monsieur Loyal et l'Auguste.

Le peintre souligne la noblesse de ces personnages clé du cirque par leur posture et les contrastes de couleurs. ???

 

Les animaux au cirque

La ménagerie constituait un temps fort du spectacle — elle se visitait aussi à part. À cette époque voir des animaux exotiques ajoutait à la magie de la représentation un goût d'ailleurs, un rêve d'évasion. La constante rouge et or renforce cette impression.

 

Antonio Ligabue (1899-1965). Circo. 1942. Coll. part.

 

Fernando Botero. Le dompteur de tigre

 

Alexander Semenovich Shenderov (1897-1967). Souvenirs du Cirque. - Une otarie, un éléphant… Une force dynamique entraîne tous les acteurs en un tourbillon effréné !

 

Fernand Léger (1881-1955). Le chien sur la boule. 1953.

Les clowns

 

Auguste Renoir. (1841-1919). Clown au cirque. 1868.

 

Pierre de Belay (1890-1947). Le clown Grock au cirque Médrano. 1933. - Le gigantisme du personnage, son sourire grimaçant, en contrastant avec le minuscule violon portent à rire ! Lorsqu'en 1897 le cirque Fernando connut des difficultés, il fut repris par Jérôme Médrano. Le suisse Grock, engagé en 1904, a été une des grandes figures du métier de clown. Le même cirque vit aussi se produire les frères Fratellini ou encore Achille Zavatta.

 

Jean Dufy. Trio de clowns musiciens. 1927.

 

Jose Gutierrez Solana (1886-1945) - Les Clowns. 1920. Museo Reina Sofia, Madrid.

Le peintre organise un effet recto-verso de ses personnages qui, joint à l'absence de lumière forte du tableau, donne une sensation oppressante.

À l'inverse, ces clowns stylisés à la limite de l'abstraction invitent à rejoindre leur tourbillon coloré !

 

Albert Gleizes (1881-1953). Les Clowns. 1917. Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris.

 

August Macke (1887-1914). Au cirque, 1911. Städtische Museum, Munich.

 

Bernard Buffet (1928-1999). Deux clowns à la grosse caisse. 1989

Impassibles, quasi squelettiques... Le cirque n'est qu'illusion !....

 

Bernard Buffet. Les clowns musiciens.

....mais de la musique naît l'attractivité du spectacle!

 

Georges Rouault (1871-1958). Le clown blessé. 1932 - Musée National d'Art Moderne, Paris. - Dans cette scène nocturne, le clown souffrant est soutenu par ses compagnons. Tous paraissent comme des pantins articulés et fragiles.

 

Georges Rouault. Le vieux clown. - Rouault a abordé le thème du cirque dès 1903 : derrière l'image du pitre, il exprime la misère morale de l'homme, seul ici, en l'absence et du public et d'éléments du décor.

 

Marc Chagall. Le Cirque.- Ici au contraire le cirque est une fête. L'artiste sait suggérer un univers magique grâce à ses enlacements souples et chatoyants. À l'inverse de Chagall, Botero préfère les rondeurs replètes, la précision des contours et des coloris.

 

Fernando Botero. Clowns musiciens.

 

Giuseppe Boschetti (né en 1944). Clowns musiciens. Et aussi une équilibriste. Le spectacle est joyeux et burlesque.

 

Jean Metzinger. Clown au banjo. 1924.

 

Robert Combas (né en 1957). Hommage à Henri To Loose. 1985.

Cette œuvre retient le regard, tant par le chatoiement des couleurs que par la lumière des projecteurs révélant les différents numéros en un joyeux désordre! Cependant, deux petits personnages, aux angles inférieurs, veillent...

 

Acrobates et Jongleurs.

 

Marc Chagall. Acrobates. 1944.- Le clown rouge applaudit la performance des acrobates. On note la vache, les pattes en l'air, comme tentée d'imiter les acrobates !

 

Marc Chagall. Acrobate. 1914.- Le miroitement des couleurs, la finesse et la grâce de la femme au cerceau : au cirque tout semble impondérable et irréel.

 

Un artiste irlandais : Alan Kenny (né en 1965). The circus blind juggler. 2010. Les meilleurs jongleurs étaient mal-voyants.

 

Jean Metzinger. La jongleuse. 1924.

 

Auguste Renoir. Jongleuses au cirque Fernando. 1879. 

 

Blasco Mentor (1919-2003). L'avaleur de sabre

Figure traditionnelle des foires il aiguise et donne le frisson. Ici le peintre le sublime grâce au flou vaporeux des couleurs chaudes.

 

Edgar Degas (1834-1917). Miss Lala au cirque Fernando. 1879. -

 

Fernando Botero. La Trapéziste. Les formes rondes, la dominante rouge, l'artiste reste dans les conventions visuelles du cirque ; en exagérant les corpulences il fait basculer le spectateur dans l'univers de l'enfance...

 

James Tissot (1836-1902). L'amateur de cirque. 1885. Une exception dans l'univers raffiné du peintre.

 

Georges Rouault. Scène de Cirque. L'artiste peint ses personnages dans un cadre resserré propre à donner un sentiment de gravité : la vie des gens du cirque n'est pas ce que l'on croit.

 

Marc Chagall. Les cyclistes. 1956.

 

Marc Chagall. Scène de Cirque. Tout un univers ! Un univers magique qui a fasciné Chagall et nourri son inspiration : le marchand d'art Ambroise Vollard mit à sa disposition une loge au Cirque d'hiver.

 

Fernand Léger. Le cirque Médrano. 1918. Musée National d'Art Moderne, Centre Pompidou. - Avec ses formes et ses couleurs, l'univers du cirque a inspiré Fernand Léger qui lui a consacré plusieurs œuvres.

«Allez au cirque. Rien n’est aussi rond que le cirque. C’est une énorme cuvette dans laquelle se développent des formes circulaires. Ça n’arrête pas, tout s’enchaîne. La piste domine, commande, absorbe. Le public est le décor mobile, il bouge avec l’action sur la piste. Les figures s’élèvent, s’abaissent, crient, rient. Le cheval tourne, l’acrobate bouge, l’ours passe dans son cerceau et le jongleur lance ses anneaux dans l’espace […]. Allez au cirque. Vous quittez vos rectangles, vos fenêtres géométriques et vous allez au pays des cercles en action.» (Fernand Léger, Cirque, 1950).

 

Michel Boulet (né en 1938) - Le cirque Barnum. 1988.

 

Guang2222. Piccadilly Circus. [Sur le site www.deviantart.com].

Amusant jeu de mots. On trouve de tout sur cette célèbre place ! C'est une autre signification de "cirque", imagée : quel cirque ! quel capharnaüm !!!

 

 

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Tag(s) : #BEAUX ARTS
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