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Vous connaissez sûrement Stephen Fry pour son rôle dans Blackadder aux côtés de Rowan Atkinson, ou celui de Peter Morton dans Peter's Friends de Kenneth Branagh. Or il a d'autres talents. De romancier par exemple !

 

Dans sa vie Edward Wallace a eu deux fois la chance d'être choisi comme parrain : sa filleule Jane et son filleul David se retrouvent au cœur d'une même histoire assez invraisemblable. Poète suffisamment grassouillet pour avoir été surnommé Hippopotame depuis des lustres, Edward, alias Ted, voire Tedward, est missionné — pour ne pas dire acheté — par sa filleule pour espionner la famille de son oncle Michaël Logan à la recherche d'explications sur ce qu'il vient de lui arriver. Jane souffrait d'une grave maladie. Elle attribue sa guérison au jeune David, rencontré durant son séjour dans la maison de son oncle Michaël.

 Lord Logan pour le grand monde, l'oncle est un vieux copain de Ted Wallace, mais aussi un homme d'affaires avisé dont le père a quitté l'Europe centrale pour cultiver la betterave à sucre dans le Norfolk durant les années 1930. Là-bas, à Swafford Hall, Logan mène désormais une vie de châtelain fortuné, avec sa femme Anne, ses fils Simon et David — deux prénoms qui évoquent la tradition familiale israélite — et puis des jumeaux venus tardivement, mais qui ont quand même un rôle dans cette histoire de dingues.

L'hippopotame constitue une satire burlesque de la société britannique conduite de manière apparemment foutraque par Ted dont la passion majeure, outre la drague et le bavardage, reste une certaine marque de vieux whisky. Stephen Fry offre toute une galerie de personnages de feuilletons anglais avec repas interminables, des conversations qui stoppent quand entre le majordome, un chapitre de chasse à courre, une jument malade, et même un saut du loup au bout de la pelouse.

L'enquête de Ted Wallace part dans toutes les directions afin d'étourdir le lecteur à force de blagues lourdingues, de propos grivois, et d'ironie mordante — sur le monde de la culture entre autres. En effet Ted a été un poète célèbre au temps de L'Ode à la fureur. Il l'est un peu moins maintenant. Usé par l'alcool, il ne produit plus que des limericks salaces. Mais son filleul David, qui s'imagine touché par la grâce, l'estime énormément. La grâce ou les troubles de l'adolescence, les lecteurs trancheront…

Le choix de l'écriture épistolaire dans la première moitié du roman et l'abondance continuelle des dialogues donnent une extraordinaire légèreté à ce livre — en contraste avec le surnom servant de titre ! — si bien que ces aventures abracadabrantesques peuvent se lire jusqu'au bout.

 

Stephen Fry. L'hippopotame. Traduit par Christiane et David Ellis. Belfond, 2000, 357 pages. (J'ai Lu, 2002, 384 p.)

 

Tag(s) : #LITTERATURE ANGLAISE
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