Un romain d'ordre équestre nommé Pomponius Flatus, se disant philosophe et naturaliste et de surcroît frappé de... flatulences, arpente la Palestine en attente de Messie. Il s'en suit une parodie de roman policier constellé d'allusions aux Evangiles ainsi que d'expressions et de sentences qui étalent une culture gréco-romaine accréditée de solides références telles que : « Parménide l'affirme dans un texte qui, malheureusement, a été perdu ». Humour virevoltant et irrévérences à l'égard de la religion font de cette histoire un régal.
Que s'est-il donc produit ? Un riche au passé obscur et nommé Ebulon a été assassiné dans des circonstances difficiles à élucider et le menuisier/charpentier Joseph est soupçonné de meurtre. Joseph et le jeune Jésus se trouvent ainsi entraînés dans un récit abracadabrantesque où l'on croise ceux que les Ecritures nommeront Lazare, Barabbas, Jean le baptiste et Marie-Madeleine ! Tandis qu'une insurrection populaire menace, Pomponius Flatus et un tribun chargé de rendre la justice et de maintenir l'ordre impérial cherchent à démêler le vrai du faux.
La culture juive et la culture grecque rivalisent dans cet hilarant faux polar amoureux de l'antiquité, illustrant une veine comique qu'Eduardo Mendoza montrait déjà avec l'Artiste des dames. Le roman est constitué des lettres que Pomponius adresse à son ami Fabius. Quant à la guérison de Pomponius, si elle se produit, on imagine bien qu'elle sera de nature miraculeuse.
• Eduardo Mendoza. Les aventures miraculeuses de Pomponius Flatus. Traduit par François Maspéro. Seuil, 2009, 225 pages.