— UN MONDE DE LUMIERE ET DE COULEURS —
Les couleurs de l'Orient
Les critiques ont souvent accusé les peintres orientalistes de forcer les couleurs : c'est sans doute souvent le cas. Ce paysage algérien de Charles Frère abuse effectivement du bleu ! Mais le désir européen d'exotisme se nourrit de ces colorisations excessives !
Comme les peintres flamands de l'époque classique descendaient en Italie trouver la lumière, les peintres du XIXe siècle se dirigent vers l'Orient pour satisfaire à leur attente de lumière et de couleurs vives — ou plus douces. Au fil de cette présentation, on rencontrera régulièrement cette évidence de la couleur, jusque chez Van Rysselbergue ou Matisse.
Vue du Nil près de Gizeh.
Le bleu du ciel et le bleu du fleuve se répondent dans ce tableau de Leopold Mielich, presque monochrome, donnant une sensation d'irréalité.
Le Nil près de Philae
La monochromie de cette toile du suisse Veillon dit Veillon Pacha ou le capitaine Veillon, fait écho à la posture méditative du personnage féminin sur la rive du fleuve.
Ici, bleu très doux, lumière dorée et sable de la rive forment un harmonieux dégradé qui diffuse une sensation de calme, de sérénité.
Les hommes dans le désert
Après la sérénité des bords du Nil, tout au contraire, ici, c'est la violence de la nature obscurcie par le simoun que représente et suggère le peintre Corrodi dans ce tableau dominé par le bistre, de même dans celui de Fromentin.
Les hommes traversent le désert à cheval ou à dos de chameaux. Les peintres habitués aux tableaux d'histoire ou influencés par les toiles de Géricault — représentent volontiers les chevaux arabes.
Une caravane arabe
La caravane de chevaux, un des poncifs des peintres en Orient évoque tantôt la force et la puissance, tantôt le calme et le repos. Dromadaires ou chameaux — ces “vaisseaux du désert” — se retrouveront plus loin avec l'évocation par Belly des pèlerins en route pour La Mecque. « A la queue leu leu, les chameaux se présentent de front, montrant un curieux enchevêtrement de jambes cagneuses, pelées aux genoux » écrit Huysmans (1881).
Une caravane dans le désert de Libye.
« Une des plus belles choses, c'est le chameau. Je ne me lasse pas de voir passer cet étrange animal qui sautille comme un dindon, et balance son col comme un cygne… » écrit du Caire Gustave Flaubert à son ami Louis Bouilhet le 1er décembre 1849.
Le repas dans le désert
Avant de se rendre en Egypte avec Camille Saint-Saens et d'y louer une felouque pour naviguer sur le Nil, Georges Clairin a parcouru l'Algérie et le Maroc où il a assisté à des fantasias.
Au milieu du désert, l'oasis forme un lieu de vie essentiel, mais sans ombres portées sous le bleu du ciel, comme un midi de solstice d'été sous le tropique.
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