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Le nouveau récit de François Taillandier commence vers 635 en Orient. Les troupes d'Omar ont conquis Jérusalem, la Syrie, la Perse grâce à leur vaillance conjuguée parfois à l'accueil favorable des chrétiens et des juifs lassés de la domination de Byzance et des conflits religieux.

« Héraclius soupirait. Il finissait par les haïr tous, Romains de Rome, monophysites, nabatéens, sabéens, gnostiqes, ébionites, mandaïtes, coptes ! » (p. 41)

Venu de Carthage, Héraclius avait d'abord renforcé l'empire byzantin mais après une longue guerre épuisante contre la Perse, et lui-même souffrant, il doit reculer devant les nouveaux barbares venus du désert et abandonner de nombreuses et riches provinces aux partisans de « Mahon ou Makumetos ». Omar, leur calife, s'est alors mis en tête de faire transcrire les propos du prophète : c'est encore ce fil rouge de l'écrit que l'on retrouve aussi porté maintenant par l'islam.

 

En Occident, après Cassiodore, c'est Frédégaire qui reprend la chronique des rois mérovingiens. Plus de papyrus ! On travaille sur des parchemins. Dagobert n'est plus. Ses descendants et héritiers lui succèdent en rivalisant d'insignifiance et le pouvoir des Gaules appartient aux ambitieux maires du palais, Pépin de Landen, Pépin de Herstal, et son bâtard Karl, né d'une esclave devenue reine d'Austrasie. Ce Karl c'est Carolus, « le marteau de Thor », alias Charles Martel qui provoque la débandade des Sarrasins non loin de Poitiers au début du VIIIe siècle, avant de les repousser d'Arles, de Nîmes, et de Septimanie à l'exception de Narbonne.

Le dernier volume reprendra le fil de l'histoire au temps de Charlemagne, toujours pour qui cherche une simple initiation à ces temps lointains... plutôt que de gros ouvrages érudits.

 

Cette façon de conduire le récit en se focalisant sur quelques moments spécialement choisis n'est pas sans intérêt. Cela nécessite des retours en arrière qui rompent heureusement avec le récit platement chronologique. Néanmoins reste souvent l'impression qu'on passe à côté d'histoires et d'aventures qu'il eût été passionnant de développer, comme par exemple la relation d'Héraclius avec Martina, qui fut sa nièce avant de devenir son épouse, et par ce moyen donner un peu plus de chair et d'humanité au texte.

 

• François Taillandier. La croix et le croissant. Stock, 2014, 258 pages.

 

 

Tag(s) : #LITTERATURE FRANÇAISE
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