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Physicien à l’École Normale Supérieure, Sébastien Balibar raconte avec humour et modestie une de ses aventures de chercheur expérimentateur. Dans les années 2010 il a été confronté à une des bizarreries de la physique quantique : les cristaux d’hélium solides semblaient liquides. Cherchant à comprendre cette « supersolidité » comme l’appellent ses homologues américains, S. Balibar a découvert autre chose : la plasticité des cristaux d’hélium ! La science réserve des surprises … L’auteur nous permet de mieux connaître son métier.

Entre les manipulations dans son laboratoire, l’encadrement des doctorants, les confrontations avec ses concurrents, la quête de fonds et les publications, seuls la passion de chercher et « l’esprit d’aventure » cher à Marie Curie lui procurent l’énergie nécessaire au quotidien.

On prend conscience de la pauvreté des moyens de la recherche française lorsqu’il décrit, non sans ironie, son laboratoire, « cave sans fenêtres » dans les sous-sols de l’E.N.S., encombrée d’un bric à brac de matériels divers autour autour du précieux frigo : du « bricolage ! » S. Balibar y travaille avec des étudiants et des chercheurs venus de l’étranger : c’est grâce à la mutualisation internationale des découvertes et aux controverses entre homologues que la recherche progresse. Car « en science, on ne croit à rien », tout est rationalité : on pose une hypothèse, on la démontre puis on la vérifie ; mais l’erreur et la réfutation restent toujours possibles. Les chercheurs n’aboutissent qu’à des vérités temporaires, évolutives.

Quand S. Balibar et son équipe se réjouissent d’un succès ponctuel, le doute et l’échec font vite retomber leur enthousiasme : les aléas de la recherche nécessitent beaucoup de patience et de rigueur.

L’auteur est un humaniste : il prend plaisir à « créer des connaissances » mais aussi à les faire partager au grand public : « Transmettre la science est un devoir » pour lui. C’est le but de ce petit ouvrage très éclairant. Les chercheurs, eux aussi, demeurent encore trop « invisibles », si ce n’est sur « raconterlavie.fr ».

 

• Sébastien Balibar. Chercheur au quotidien. Seuil, coll. Raconter la vie. 2014, 68 p.

Chroniqué par Kate

 

Tag(s) : #SOCIETE, #ESSAIS, #RACONTER LA VIE
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