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L'Espagne franquiste de l'immédiat après-guerre a été le thème de plusieurs romans évoqués sur ce site et dont les auteurs étaient Isaac Rosa, Alfons Cervera, et Julio Llazamares... Jadis réalisateur du “Roi ébahi” d'après le savoureux roman historique de Torrente Ballester, Imanol Uribe aborde dans son dernier film le malaise de la société espagnole des années 1950.

Au centre du film, un jeune couple, des officiers franquistes, des républicains clandestins. Carmen et Enrique sont fiancés. Nièce d'un juge du tribunal militaire, Carmen a fait affecter son fiancé auprès de son oncle ; il lui sert de secrétaire et de chauffeur. À ce poste, le jeune homme assiste aux purges que le régime dictatorial multiplie auprès des républicains qui subsistent en ville et dans les campagnes : plusieurs d'entre eux sont fusillés sous ses yeux. En même temps, il rejoint un réseau de résistants... où il retrouve des connaissances. L'action se dirige ainsi inéluctablement vers un drame familial au milieu du drame national.

Le film, primé au Festival de Montréal, est d'une facture très classique qui a au moins le mérite de faire ressentir la pesanteur de l'atmosphère militarisée de l'époque, avec une photographie d'intérieurs assez sombres. Le scénario est assez précis et réserve certes quelques séquences un peu haletantes, mais c'est dans l'ensemble un film sobre, plein de retenue et facile à suivre.

Le titre s'explique par les oranges que la mère du héros, dans son asile psychiatrique, tient auprès d'elles dans un panier. Ces oranges symbolisent sa famille victime de la guerre civile. Le père d'Enrique s'était suicidé après avoir été poussé à dénoncer ses collègues de l'université. Le mépris et la haine du régime franquiste pour les intellectuels est souligné de façon explicite.

 

• Miel d'oranges. Film d'Imanol Uribe. 2012. 1h 45.

 

 

Tag(s) : #AU CINEMA, #ESPAGNE
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