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Que le Louvre raconte Paris, c'est ce que nous démontre brillamment Hélène Guicharnaud, conservateur en chef, chargée des Arts graphiques au Louvre, par cet ouvrage édité par le Musée du Louvre en 2005 et bien sûr abondamment illustré. Depuis les vestiges du Louvre  de Philippe Auguste et de Charles V, jusqu'aux aménagements du Second Empire.

               

Illustration de couverture : "La salle de la Paix" d'Étienne Bouhot, vers 1820.

L'ouvrage tisse en permanence des liens entre l'histoire du Louvre (à la fois comme centre du pouvoir politique et comme musée) et l'histoire de Paris. On peut ainsi suivre l'évolution du Louvre en tant que complexe immobilier jusqu'à la IIIème République qui décida d'abattre les ruines du château des Tuileries incendié en 1871 et inaugura le 14 juillet 1888 un monument à Léon Gambetta auquel Vichy s'en prit en 1941.

L'ouvrage donne une place particulièrement importante aux XVIIè et XVIIIè siècles en raison de l'importance des travaux successifs et de la richesse des collections (les illustrations sont exclusivement issues des collections du musée).

Certains thèmes peuvent apparaître de manière transversale. Ainsi celui des ponts de Paris. Le pont Barbier (p.39) fut entrepris en 1632, construit en bois il brûla en 1654, et il fut remplacé par le pont Royal édifié en pierres entre 1685 et 1689. Le pont Neuf représenté dans deux tableaux de J.-B. Raguenet (p.69 et 70) d'abord vu de l'aval, ensuite vu de l'amont. La démolition des maisons du pont Notre-Dame, œuvre de Hubert Robert (p.77) : sous ses arches, au loin, le pont au Change est visible, couvert de maisons qui ne seront détruites qu'en 1788.

 

Jean-Baptiste Raguenet, Le Pont Neuf et la Samaritaine
 
Le trafic sur la Seine est important et attire les regard des promeneurs. Des lavandières sont au travail sur un bateau-lavoir situé tout à droite. Sous une arche est amarré un bateau-moulin qui utilise l'énergie hydraulique.

L'illustration du livre n'utilise pas que des peintures de maîtres - connus ou méconnus. Il y a aussi des gravures, des objets, des sculptures.

La place des Victoires (ci-dessus) fut entreprise après la paix de Nimègue : en 1686, la statue de Louis XIV domine les captifs symbolisant quatre nations vaincues, accompagnés bas reliefs de bronze (le Passage du Rhin en 1672 par exemple) et de médaillons (Les bâtiments de Versailles, etc). La statue pédestre détruite en août 1792 fut remplacée en 1822 par une statue équestre du Grand Roi.

Le Louvre étant, dans la durée, le principal lieu du pouvoir en France, cet ouvrage se devait de nous montrer la succession des souverains, notamment les Bourbons : Henri IV (Rubens a exécuté les 24 toiles monumentales de la "Vie de Marie de Médicis"), Louis XIII (Philippe de Champaigne) et leurs successeurs. L'empereur Napoléon n'est pas oublié :

 

Le tableau d'Alexandre Véron (datant du Salon de 1806) montre une "Allégorie à la gloire de Napoléon". À droite, les peuples de l'univers (chinois, africain, turc, etc… –Amusez -vous à identifier les autres!–) convoqués par l'Histoire, ont le regard fixé sur la liste des exploits de notre grand Corse représenté en buste d'imperator romain. Cette liste ne comprend pas le rétablissement de l'esclavage aux colonies… mais le Code Civil, la Légion d'Honneur ou encore la Religion rétablie. Et l'Égypte conquise.
 
 
« QUAND LE LOUVRE RACONTE PARIS »
Hélène Guicharnaud
Co-édition Musée du Louvre Éditions et Paris Musées,
2005, 160 pages, 29€. (Diffusion Actes Sud).
Tag(s) : #BEAUX ARTS, #LOUVRE, #PARIS
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